Nous avons profité de Santiago pour renouer avec les visites culturelles.
On a découvert la ville via un tour for tips. Il y en a dans toutes les villes. Il s’agit d’une ballade de 2 ou 3h (3h en l’occurrence à Santiago) avec un guide rémunéré sur pourboire. Nous avons vu les 3 grands marchés de la ville et…le cimetière; il est super grand. Sa particularité est qu’il représente à lui tout seul toutes les disparités du Chili. Il y a des quartiers pour les pauvres, où, comme en Bolivie, les tombes forment des immeubles entiers de plusieurs étages et des quartiers riches où la démesure est de rigueur. Plus le tombeau est grand/original/absurde, plus la famille est puissante.
On a également fait des musées bien sûr, 3 au total et tous gratuits.
D’abord le musée historique national qui retrace l’histoire du Chili. Alex a adoré et y a passé 3h (on a fait 1h30 ensemble et il y ait retourné sans moi^^).
Ensuite, le musée de la mémoire et des droits de l’homme. Il est assez récent, inauguré en 2010. Ce musée est consacré aux crimes commis sous le régime de Pinochet. La dictature a duré de 1973 à 1990. Plus de 20 000 personnes ont été torturées, plus de 2 000 sont mortes ou disparues. Nous ne savions plus que les Etats-Unis via la CIA avaient activement contribué au coup d’état. Pinochet est mort en 2006 avant son procès. Pour la petite histoire, il a été démis de ses fonctions lors de l’organisation d’un référendum qui devait l’autoriser à rester au pouvoir. Le Non l’a emporté à 56%, révélateur d’une grande disparité dans le pays.
Enfin, nous avons visité le musée des Beaux-arts. Rien d’extraordinaire sinon que nous avons assisté à une chorale très chouette. On a quand même remarqué que le Chili semble plus ouvert d’esprit que la France aujourd’hui parce qu’on a vu des tableaux qui feraient scandales si l’expo arrivait à Paris^^. Et aussi, drôle, il y avait dans le hall du musée un énorme bateau qui chantait la Marseillaise en espagnole.
Une autre excursion a été la visite d’une des maisons de Pablo Neruda, célèbre écrivain/poète chilien, prix Nobel de littérature en 1971 . Il en a 3 au total. Celle que nous avons visité s’appelle la Chascona, en l’honneur de la femme de sa vie, Matilde Urrutia. Chascona signifie ébouriffée en Quecha, en référence aux cheveux de Matilde. La maison ressemble un peu à un bateau et contient par exemple des tables et chaises d’un bistrot parisien. Neruda était plus qu’un écrivain, il était également un personnage politique. Il a d’ailleurs activement soutenu Allende. Lors du coup d’état, la Chascona a été saccagée. Neruda est mort d’un cancer 12j après l’ascension de Pinochet au pouvoir et n’aura pas vu sa maison détruite. Pour protester contre le régime, Matilde organisa la veillée mortuaire dans la Chascona afin d’attirer l’attention des médias sur les événements au Chili. Il s’agira, avec l’enterrement, de la 1ère manifestation publique contre le pouvoir.
La veille de partir pour l’Ile de Pâques, nous avons fait une dernière excursion bien différente des musées: la visite du vignoble Santa Rita, à 1h30 en bus de Santiago. Le Chili étant le 6ème producteur mondial de vin, on devait aller y jeter un coup d’oeil. Santa Rita produit du cabernet sauvignon, du merlot et surtout du carménère. C’est assez marrant de voir ces noms écrits sur des bouteilles chiliennes. Le vignoble utilise deux types de tonneaux différents. Un premier avec du bois américain (mais fabriqué par une entreprise française^^) donne un vin de qualité moyenne (on l’a goûté et franchement il pique la langue!), le deuxième type est constitué de bois français, aux pores beaucoup plus serrés, donnant un vin de meilleure qualité. On l’a goûté aussi et il se buvait bien. On a appris (perso j’avais tout oublié des cours à l’ESA!!) que pour faire du blanc, il ne faut garder que le jus de raison mais que pour faire du rouge, il faut laisser macérer le jus avec la peau, la pulpe etc.
On a également visité la bibliothèque de la ville, vue le changement de gardes du palais etc…Un séjour riche en culture 🙂